[Critique] À bout portant

À bout portant est un film français de Fred Cavayé avec Gilles Lellouche (Samuel) et Roschdy Zem (Sartet) en tête d’affiche. On retrouve également à leur côté Gérard Lanvin dans le rôle du commandant Werner. Je l’ai regardé hier et j’ai plutôt bien apprécié. Il y a évidemment quelques faiblesses dans le scénario mais pour un film d’action français, je trouve qu’il ne s’en sort pas trop mal. Je n’en attendais pas grand chose au départ et je me suis quand même fait embarquer dans l’histoire. Justement, concernant l’histoire, il n’y a pas vraiment de round d’observation, le film démarre tambour battant. Le héros est Samuel, un aide soignant, qui va être contraint et forcé de libérer un patient criminel (Sartet) pour revoir sa femme enceinte qui a été kidnappée. Son destin va dès lors être lié à celui de Sartet et même plus que l’on ne le croit car on va assez rapidement se rendre compte qu’une partie de la police qui les recherche est corrompue. Et c’est donc désormais ensemble qu’ils parviendront à s’en sortir, chacun ayant un intérêt à faire tomber les flics ripoux.

C’est le casting, et en particulier Gilles Lellouche, qui m’a convaincu de regarder ce film car c’est un acteur que j’apprécie et qui m’étonne de plus en plus. Et ce fut le cas une fois encore avec À bout portant où il livre une prestation physique remarquable. Le film ne fait pas vraiment dans le sentiment mais on a pourtant aucun mal à imaginer l’amour que Samuel porte à sa femme. En effet, les quelques scènes où ils sont ensembles au début suffisent largement à illustrer cet amour. C’est un aspect qui peut paraître anodin mais qui a son importance car il permet de bien comprendre ce qui pousse Samuel à agir de la sorte tout au long du film. Ensuite, je tiens également à saluer la performance de Roschdy Zem qui est encore une fois parfaite. C’est un acteur dont on ne parle pas forcément beaucoup mais qui ne déçoit jamais je trouve, quels que soient ses rôles. Et puis rien à dire sur Gérard Lanvin, il a vraiment la tête de l’emploi pour jouer ce flic corrompu. Même si j’ai mis quelques minutes à m’y faire étant donné que je restais sur son rôle dans Le Fils à Jo vu quelques jours plus tôt. 😛

Sinon, selon moi, la grande force du film est véritablement son rythme. J’ai rarement vu un film avec un rythme aussi soutenu, et encore moins un film français. Ici, on plonge très vite dans l’histoire et on ne lâche plus jusqu’au dénouement final. Il n’y a pas de temps mort et les scènes s’enchaînent très bien. C’était sans doute une volonté du réalisateur et je dois dire que le défi est pleinement relevé. Sans vouloir comparer le film à d’autres, il m’a parfois fait penser à la trilogie Jason Bourne, notamment dans les différentes scènes de course poursuite. Le résultat est évidemment en dessous de la franchise américaine mais ça reste tout de même très honnête. Autre point positif pour terminer, c’est la photographie qui est vraiment très soignée. Il y a une vraie ambiance froide et sombre qui se dégage du film et qui colle plutôt pas mal avec le genre du polar que le film exploite.

En conclusion, c’est un film maîtrisé de bout en bout. Il nous emporte rapidement et arrive à nous surprendre. J’ai par exemple bien aimé la fin malgré que je doute que ça puisse se produire dans la réalité. Quoi qu’il en soit, je pense que c’est un film qui vaut la peine d’être vu de par son originalité. Personnellement, c’est clairement le genre de film qui m’encourage à être moins réfractaire au cinéma français.