★★★★☆, Critiques de Films

[Critique] Martha Marcy May Marlene

Retour aujourd’hui sur Martha Marcy May Marlene, un film que j’attendais avec impatience et qui ne m’a pas déçu. Pour info, il s’agit de la première réalisation de Sean Durkin avec Elizabeth Olsen (Martha), dont c’est le premier film également, et John Hawkes (Patrick). Concrètement, l’histoire s’intéresse à Martha, une jeune femme qui tente de se reconstruire auprès de sa sœur après avoir fui une secte. Mais Martha est persuadée que son ancienne secte la pourchasse toujours. Les souvenirs qui la hantent se transforment alors en effrayante paranoïa et la frontière entre réalité et illusion se brouille peu à peu…

Que dire de ce film si ce n’est que je l’ai beaucoup aimé et que c’est typiquement le genre de film que j’affectionne. Le genre de film qui continue à vous travailler après le dernier plan et qui vous laisse un souvenir impérissable dans la mémoire. Dès les première minutes du film, j’ai été captivé par cette femme quittant ce qu’on devine être une secte pour aller se réfugier chez sa sœur avec qui elle n’avait plus de contact. Et à partir de là, un peu comme sa sœur dans le film, le spectateur va tenter de comprendre ce qui lui est arrivé là-bas au moyen des différents flashbacks disséminés tout au long du film. Bien sûr, toutes les informations ne sont pas livrées sur un plateau et c’est au spectateur de rassembler petit à petit les pièces du puzzle. C’est un aspect du film que j’ai vraiment beaucoup apprécié, le fait qu’il ne prenne pas position d’un côté ou de l’autre et qu’il n’impose pas une façon de voir les choses. En effet, il ne juge jamais la secte ou ses membres, il se contente de décrire une situation et laisse au spectateur le soin de se forger sa propre opinion. D’ailleurs, il est parfois difficile de savoir si les membres de la secte sont véritablement mauvais car ils semblent tous s’aimer et au demeurant, chacun semble libre de partir s’il le souhaite. Le mécanisme de pression est donc beaucoup plus subtil qu’on ne pourrait le croire, rendant le film encore plus intéressant.

Ce qui rend le film intéressant, c’est également l’interprétation très réussie des acteurs. On ne le dira jamais assez mais dans un tel film, la performance des acteurs peut vraiment faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Et fort heureusement, la balance a penché du bon côté ici. Effectivement, Elizabeth Olsen et John Hawkes, pour ne citer qu’eux, sont vraiment tous les deux remarquables. Je découvrais la première avec ce film, pour cause vu que c’était son premier rôle, et j’ai vraiment été séduit par sa prestation. Et pourtant son personnage n’était pas évident à jouer car il s’agit d’une femme ayant subi des pressions physiques et mentales qui influent sur sa perception de la vie et même de la réalité. Quant à John Hawkes, je trouve qu’il a vraiment un charisme fou. J’avais déjà adoré sa performance dans Winter’s Bone et c’est avec beaucoup de plaisir que je l’ai retrouvé ici dans un rôle finalement pas si éloigné. Même sans rien dire, il arrive à faire passer une multitude d’émotions. Je ne vais pas en dire trop car son personnage est quand même assez énigmatique mais rien que la séquence où il chante le morceau folk vaut le détour.

En définitive, Martha Marcy May Marlene est une belle surprise comme le festival Sundance sait en livrer. L’histoire est prenante, la mise en scène est soignée et les acteurs sont à la hauteur. Qui plus est, le film interpelle, à l’image de cette séquence finale particulièrement réussie. Bref, un film à voir, surtout si on a aimé Funny Games US ! 😉

À propos de Wolvy128

Fondateur et rédacteur du site. Passionné de cinéma depuis mon plus jeune âge, je profite de ce blog pour partager ma passion au quotidien.

Discussion

9 réflexions sur “[Critique] Martha Marcy May Marlene

  1. Pourquoi est-ce que tu le compares à « Funny Games US » ? J’avoue ne pas voir le parallèle, « Funny Games » était beaucoup plus dur, et parlait de violence gratuite de jeunes bourgeois qui s’ennuient, alors qu’avec « MMMM » on est dans une violence latente enrobée de douceur sous prétexte de croire en un mode de vie en société alternatif.

    Publié par Amelie | mars 4, 2012, 4:11
    • Je ne le compare pas vraiment à Funny Games US, j’ose juste un petit parallèle car il y a pas mal de similarités entre les deux je trouve. Effectivement, en regardant Martha Marcy May Marlene, je n’ai pas pu m’empêcher à de nombreuses reprises de repenser à Funny Games US de par l’ambiance particulièrement troublante. Et à ce titre, je pense que si on a apprécié l’atmosphère de Funny Games US, on devrait apprécier également celle de Martha Marcy May Marlene, en tout cas ça a été mon cas. Même si je te l’accorde, on est pas du tout dans le même style de violence et je ne pense pas avoir dit le contraire. 😛

      Publié par Wolvy128 | mars 4, 2012, 6:21
  2. Je suis vraiment à la bourre pour voir ce film que tout le monde encense. Prévu pour le WE prochain !

    Publié par Squizzz | mars 4, 2012, 10:31
  3. Je ne suis pas fan de Funny Games US, ce qui ne m’a pas empêché d’adorer MMMM 😉

    Publié par David T | mars 6, 2012, 9:29
  4. Ah oui, un très beau film, délicat et sensible. Une des bonnes surprises de ce début d’année.

    Publié par neil | mars 7, 2012, 3:27
  5. Un des coups de coeur de ce début d’année. Je le sentais bien de toute façon.

    Publié par Wilyrah | mars 8, 2012, 12:43
    • Moi je ne savais pas trop quoi en penser au départ, c’est quand même souvent quitte ou double ce genre de film. Et au final c’est effectivement un beau coup de cœur donc tant mieux.

      Publié par Wolvy128 | mars 8, 2012, 12:52

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